Nos peines





Ils nous ont quittés.








Adieu Jacques




Hommage écrit par Lucien HUMBERT


      Le mardi 25 Novembre 2008, notre ami Jacques SILLAND, ancien élève de l’école Saint-Jean-Baptiste de La Salle, rue de Contrai, de 1932 à 1936, nous quittait, à 88 ans après de nombreux ennuis rhumatismaux.

      Il avait quitté la « rue de Contrai », après avoir passé le Brevet élémentaire ; diplôme qui permettait, à 16 ans, d’enseigner dans les classes de primaires élémentaires (élèves de 6 à 12 ans), alors que maintenant il faut le bac + 4 ans minimum !

      Comme beaucoup d’élèves de notre école, il fut recruté dans une maison de Champagne ; chez Lançon où il travailla pendant 43 ans ½, prenant sa retraite à 60 ans, comme Directeur du Service exportation.

      Le patron, Victor LANSON, était supplanté par son Directeur : M. GONDRY, très lié à notre école. Celui-ci se permettait de dire très fortement à un employé qui se référait à des consignes de M. LANSON ; lequel travaillait dans le bureau voisin : « Qui est-ce qui commande ici, c’est Victor ou moi ? ».

      Deux autres anciens élèves de la « rue de Contrai » : Jean DOMINICY et André HALARY furent également embauchés chez Lanson. Pendant l’occupation (1940-1944) les jeunes étaient envoyés en Allemagne pour travailler dans les usines. Ce fut le cas de Jacques. Il est parti lors de la première fournée, au titre de la « Relève ». Pour qu’un prisonnier soit rapatrié, il fallait que deux jeunes partent en Allemagne au titre de la relève. Ainsi tous les prisonniers qui travaillaient chez Lanson, avant d’être mobilisés, purent revenir.

      André HALARY, un peu plus jeune que Jacques, devait être envoyé en Allemagne au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) comme tous ceux nés en 1922. Il avait remplacé Jacques au service exportation chez Lanso Conservatoire, lui fit demander un report de départ, comme étudiant ; ce qui fut accepté. Ainsi il restera encore plusieurs mois chez Lanson… et partit dans les Sudètes Tchécoslovaques annexées, pour faire de la musique.

      Jacques commença à souffrir de rhumatismes, en Allemagne ; rhumatismes articulaires très invalidants. De ce fait, il est rentré à Reims pour raisons médicales. Toute sa vie il a souffert de rhumatismes, touchant non seulement les articulations mais également le cœur.





      Avant d’arriver « rue de Contrai », Jacques et son jeune frère Rémy ont été pensionnaires des frères à l’Ecole Saint Louis de Vouziers. A Reims la famille SILLAND habitait au 2, rue du Pont Neuf, quartier qui a disparu, c’est maintenant le début de l’Avenue Paul Marchandeau.

      Comme beaucoup d’anciens élèves de notre école, Jacques a eu une vie familiale enviable. La paix revenue, il s’est marié en 1946 avec Annie BEAUVIRAGE et ils ont eu 4 filles. Ainsi il a pu fêter, avec toute sa famille, ses noces d’or et même, fait plus rare, ses noces de diamant.






      Sa dernière année a été marquée par la maladie. A 88 ans, qui pourrait prétendre être encore en forme ? A part notre ami, le père Roger BOIZET ! Jusqu’au bout il a bénéficié des soins attentifs de son épouse qui était pourtant très éprouvée par la maladie et a dû même être hospitalisée, quelques mois après le décès de son mari. Jacques est décédé, comme il le souhaitait, à son domicile, 8 rue des Boucheries, dans les bras de son épouse, sans trop souffrir. Il n’a pas attendu la dernière extrémité (quand on a perdu connaissance) pour recevoir le Sacrement des Malades ; c’est ce que tout chrétien doit souhaiter.