Le retour de l'enseignement professionnel



D ès 1938, l’école est dirigée par le Frère BLIN Dominique. Dès son arrivée, le nouveau directeur porte un intérêt plus grand aux ateliers. En 1939, une fois encore, la guerre brise l’élan.

F ermé le 11 mai 1940, l’établissement, évacué le 16 mai, reste abandonné jusqu’en août 1940. Le 12 août 1940, les Frères retournent rue de Contrai et l’école rouvre. L’école restera ouverte jusque la fin de la guerre.

U n incident sérieux, lié à la guerre, vient encore s’ajouter au sentiment d’insécurité. Un avion allemand s’accroche à la toiture du bâtiment des classes alors qu’il faisait des acrobaties trop près du sol.

G uy Yong, élève de l’école au moment de l’incident, raconte :
« D urant la seconde Guerre Mondiale, le Lycée, actuellement le collège Université est le siège d’un service de brouillage de Radio-Londres. Un blockhaus est situé au coin des rues de Contrai et de l’Université. Un plus petit en face de l’entrée de notre école prend la rue de Contrai en enfilade. D’autres sont disposés autour du lycée. Un important personnel féminin, « Les souris grises », y travaillent.
L e dimanche 11 avril 1943, à 12h30, le pilote d’un avion de la Luftwaffe, voulant épater ces demoiselles, accroche le bâtiment perpendiculaire au bâtiment principal de notre école, au niveau de la salle des fêtes. Le trou dans la toiture est dû à la chute d’une cheminée. Il continue sa chute en faisant une brèche d’un mètre de large au sommet du mur séparant l’école du Grand Séminaire, faisant voler les tuiles. Il finit sa course dans le mur de la chapelle du Grand Séminaire, le perforant avec son arbre d’hélice. Le pilote y laisse sa vie. »

« P ère Roger BOIZET, ancien élève, en formation de prêtrise au Grand Séminaire, complète le récit :
« C ’est l’heure du repas. Nous sommes réunis au réfectoire lorsque le bruit de ratés d’un moteur d’avion nous fait lever le nez en l’air tellement cela nous semble tout proche. Au même instant, deux chocs se produisent. Celui de la carlingue de l’avion qui s’écrase sur la terrasse du couloir et celui d’un énorme ressort du train d’atterrissage qui percute une fenêtre de notre réfectoire et le traverse en diagonal. Sa trajectoire passe au dessus de la table des professeurs, traverse le dossier de la chaise du Père LOCHET, absent ce jour là, et se perd dans la cuisine.
A ffolés par le bruit et le choc tout proche de nous, nous nous précipitons dans l’escalier pour voir ce qui se passe. Le moteur et la carlingue de l’avion ont percuté le mur de la chapelle à la hauteur du tabernacle dans la partie renforcée du mur en demi-cintre à cet endroit. Le feu s’est déclaré, mais sans danger ni pour la chapelle, ni pour l’immeuble où se trouve le réfectoire.
L es ailes de l’avion pendent à cheval sur le mur de séparation de l’école et du Grand Séminaire. Impuissants, nous assistons à la combustion du parachute en partie déployé et du pilote écrasé avec le moteur contre le mur de la chapelle.
E n quelques minutes les soldats allemands envahissent le Grand Séminaire, bloquant toutes les issues et nous interdisant de quitter le réfectoire. Nous n’en sommes sortis qu’à 15h00 au moment où le corps du pilote, enfermé dans une caisse en bois blanc, part sur la plate-forme d’un camion. En quelques heures, les restes de l’appareil ont été retirés. »







C ’est le 25 mai 1941 que le régime de Vichy érige officiellement en « fête des mères » une journée nationale des mères de famille nombreuse instaurée en 1926.
I l s’agissait de mettre à l’honneur les femmes, certes, mais uniquement dans leur rôle de mère et d’épouse soumise à l’autorité du chef de famille, le père.
E n 1942, les élèves de l’école fêtent leur mère.








E n compétition nationale, Rue-de-Contrai remporte la coupe de football des « jeunes cadets » et, fait sans précédent, c’est Georges Lamirand, secrétaire d’état à la jeunesse, qui remet personnellement le trophée brillamment conquis.













L es équipes nationales, fondées dans un but d’entraide en cas d’événements de guerre, utilisent également leurs effectifs pour des tâches sociales. Elles agissent en collaboration avec le Secours National .
L eur création semble avoir trouvé un accueil favorable chez les jeunes. Plusieurs élèves de l’école ont œuvré dans les équipes de Reims.