Histoire de Nicolas Roland, fondateur de la Congrégation des Soeurs du Saint-Enfant-Jésus








N é à Reims, en 8 décembre 1642, Nicolas Roland grandit dans une famille de la bourgeoisie commerçante. Etudiant au collège des Jésuites puis à Paris, voyageant beaucoup, il est touché par l'appel de Dieu à l'âge de 18 ans. Docteur en théologie, il est ordonné prêtre pour le diocèse de Reims où il devient très jeune chanoine théologal, chargé de la prédication et de l'enseignement à la cathédrale. Son premier ministère le destine à la formation des prêtres pour lesquels il ouvre sa maison.

P ourtant, c'est vers les pauvres que Nicolas Roland est très vite attiré, et plus particuliairement les enfants. Rendu attentif à la misère dès sa jeunesse, son action s'ancre dans l'accueil et l'éducation des plus petits. Témoin de l'expérience de Nicolas Barré à Rouen et de Charles Démia qu'il a rencontré à Paris, le chanoine rémois constate que sa ville manque d'école pour les filles pauvres. En effet, bien que de nombreuses congrégations existent à Reims au XVIIe siècle, les religieuses demeurent cloîtrées. C'est une veuve charitable, Madame Varlet, qui lui donne l'occasion de révéler son zèle à partir de l'oeuvre des Orphelins installée dans le faubourg du Barbâtre : il en prend la direction, puis l'agrandit en achetant aux moines de Landèves la maison voisine. Pour soigner et instruire les orphelins, Nicolas Barré lui envoie deux Soeurs à Noël 1670, rejointes rapidement par des jeunes femmes de Reims et des environs. Comtemplant Jésus-Christ dans ces enfants qu'il reçoit, Nicolas Roland donne à cette communauté le nom du Saint-Enfant-Jésus. En ce sens, il est un témoin éminent de la spiritualité de son époque, appelée "Ecole française" depuis le fin du 19e siècle.











A fin de faire reconnaître officiellement sa congrégation en plein essor à Reims, le fondateur se rend à Paris pour rencontrer Mgr le Tellier et obtenir son appui auprès du roi de France Louis XVI. C'est au retour de ce voyage, en se mettant au chevet des soeurs malades, que Nicolas Roland est atteint à son tour d'un mal qui l'emporte en quelques jours, le 27 avril 1678. Il a à peine 36 ans. Nicolas Roland a pu heureusement confier son oeuvre naissante à Jean-Baptiste de La Salle, prêtre fraîchement ordonné et ami proche. Interpellé à son tour par Adrien Nyel à fonder des écoles pour les garçons pauvres, Monsieur de La Salle fonde à son tour les Frères des Ecoles Chrétiennes, congrégation présente actuellement dans plus de 70 pays et toujours vivante à Reims. Reconnus par l'église universelle pour leur sainteté, Jean-Baptiste de La Salle est canonisé en 1900 et Nicolas Roland béatifié en 1994.